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CMA CGM – CMA CGM démarre 2022 dans la lignée d’un 4T 21 exceptionnel

08 mars 2022 – rédigé par Do Ake

CMA CGM a publié des résultats du T4 et FY 2021 avec un dernier trimestre exceptionnel qui, malgré la baisse des volumes transportés dans le segment « Transports » de 4.3% en raison de l’aggravation de la rupture de la chaine d’approvisionnement ; a vu son CA bondir de 91.2% à 17.5Md$ d’une année sur l’autre au niveau du groupe. Dans le détail, le CA de l’activité « Transports » a bondi de 100.5% d’une année sur l’autre à 14.23Md€, porté par l’effet combiné de la hausse de la demande et surtout du taux de fret avec un revenu unitaire par EVP (Equivalent Vingt Pieds) qui a plus que doublé, passant de 1 238$/EVP au T4 2020 à 2 615$/EVP au T4 2021, soit une augmentation de 111%. Le segment « Transports » affiche un EBITDA en hausse de 287.1% à 8Md$ sur le trimestre, porté par le double effet de la hausse du CA et de la plus faible hausse (+30% d’une année sur l’autre à 1152$/EVP) du coût unitaire du segment relativement à celle du revenu unitaire. Ce niveau exceptionnel de l’EBITDA s’est traduit par une forte hausse de la marge à 55.9% soit +27pp comparé au T4 2020. L’activité « Logistique (CEVA) a également connu un très bon T4 avec une hausse du CA de 65.1% d’une année sur l’autre à 3.45Md$ avec un EBITDA en hausse de 51.8% à 230M$ et une marge d’EBITDA de 6.7% (T4 2020 : 7.3%).

Sur l’ensemble de l’année, l’EBITDA du groupe atteint ainsi 8.3Md$ (+269.4%) avec une marge d’EBITDA de 47% (+22.7pp), malgré la hausse du prix des soutes qui est passé de 253$ la tonne en janvier 2021 à 501$/tonne pour le FOB Barge 3.5. Le prix des soutes devrait en revanche continuer de peser sur les marges avec leur hausse continue notamment dans le contexte actuel caractérisé par la flambée des prix du pétrole.

sh flow.

Ce dernier inclut des provisions additionnelles de l’ordre de 100M€ liés la révision à la hausse des objectifs
de cessions de créances douteuses. En termes d’efficacité opérationnelle, le coefficient d’exploitation

La qualité des actifs poursuit son normalisation. Le coût du risque annualisé s’établit à 83bps sur les 9M2021 (vs 98bps l’an passé) mais il incorpore 35bps d’éléments particuliers « non-core » liés aux cessions de créances douteuses au T2 – projet Rockets- et futures et au durcissement des critères des encours classés Stage 2. Le taux de créances douteuses continue à reculer, à 5.8% (vs 6.2% au T2 et 7.8% fin 2020) grâce au projet Rockets notamment (titrisation des créances irrecouvrables), un niveau qui demeure supérieur aux principaux acteurs domestiques et la moyenne nationale (5.1% au T2). En tenant compte des cessions prévues, il devrait chuter à 5.3%.  Le taux de couverture est stable séquentiellement à 54% et en léger recul par rapport à 2020 (56%). Si ce niveau peut paraître modéré, il convient de rappeler que 65% des créances douteuses sont gagées par des actifs.  

Sur les 16.2Md€ d’encours initiaux bénéficiant de moratoires, 12Md€ avaient expiré fin septembre, avec un taux de défaut pour l’instant limité de 1%. Les encours résiduels sous moratoire atteignent 4.2Md€ (0.2Md€ particuliers et 4Md€ entreprises) et ont à 71% un risque faible ou moyen selon BPM. Ceux présentant un risque moyen-élevé à élevé (29% ou 1.2Md€) sont apparemment étroitement surveillés par la banque.

La liquidité demeure solide. Le groupe affiche fin au T3 2021 un ratio LCR de 209% (vs 216% au T2 et 191% en 2020). Il a bénéficié à l’instar de ses pairs, des opérations de TLTRO mais aussi de l’augmentation des dépôts. Les actifs non gagés, de 12.3Md€, représentent 6% du total de bilan (vs 16.5Md€ et 8% fin 2020), auxquels s’ajoutent notamment un surplus de dépôts à la BCE de 6.1Md€ en moyenne sur les 9M (et 8.3Md€ fin septembre) et d’autres facilités de dépôts au jour le jour à la BCE de 13.9Md€ en moyenne (19Md€ fin septembre). Les échéances de dettes placées auprès des institutionnels sont limitées : 0.65Md€ au T4, 3.75Md€ en 2022 et 1.9Md€ en 2023. En termes de financements, le groupe dispose d’une large base de dépôts qui représente les deux tiers de ses sources de financement et les financements BCE (37.5Md€) 19%, soit une contribution significative.

Les ratios de solvabilté progressent à nouveau sur le trimestre. Le ratio CET1 Fully Loaded passe  ainsi de 12.9% à 13.3%, grâce notamment à la génération des résultats nette des dividendes et coupons d’AT1 (+11bps) et à un impact positif sur les risques pondérés (+36bps) découlant notamment de l’amélioration des paramètres de risque. Le ratio CET1 phased-in s’établit à 14.5% (vs 14.1% au T1). La distance au seuil déclenchant la suspension des dividendes et des coupons d’AT1 (MDA Buffer) atteint 594bps (vs 539bps au T2, une distance qui demeure confortable.

La banque a aussi présenté son plan stratégique 2021-2024, assez prudent et réaliste, qui prévoit notamment de monter à 100% dans les sociétés communes de bancassurance (actuellement majoritairement détenues par Cattolica en non-vie et Covea en vie). 

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