Octo Finances

Technip Energies: S&P dégrade la note d’un cran à BBB-

14 mars 2022

Pour S&P, le conflit en Ukraine impacte l’activité de Technip Energies (T.En), dont 23% du carnet de commandes à fin décembre 2021 est composé de projets russes. L’émetteur, qui vient de terminer la construction d’un grand centre de production de GNL (Gaz Naturel Liquéfié) en Russie (Yamal), a un autre important projet russe dans le GNL, qui s’élève à 6Md$, : Arctic LNG 2. Ce projet, qui doit être terminé en 2025, est censé générer 20% et 15% du chiffre d’affaires et de l’EBIT du groupe en 2022. Si les opérations du groupe en Russie n’ont pas été interrompues jusque-là, l’agence de notation estime que de nouvelles sanctions pourraient perturber les activités et déduit donc le projet Arctic LNG 2 du carnet de commandes de l’émetteur. Aussi, avec un carnet de commandes retraité à 13Md$, le profil de T.EN est plus fragile, surtout si l’on compare avec ses principaux concurrents (Saipem : 24.5Md€ et Fluor : 18.9Md€). En outre, chez T.EN, la Russie représente 6-8% des nouvelles commandes reçues par an, depuis 2020. Or, S&P estime que 1/ il sera difficile pour T.EN de compenser rapidement le retrait d’Arctic LNG 2 du carnet de commandes par d’autres contrats et 2/ la concurrence sera forte, car les autres acteurs devront comme T.EN chercher à remplacer les projets russes par d’autres contrats

Ce dernier inclut des provisions additionnelles de l’ordre de 100M€ liés la révision à la hausse des objectifs
de cessions de créances douteuses. En termes d’efficacité opérationnelle, le coefficient d’exploitation

La qualité des actifs poursuit son normalisation. Le coût du risque annualisé s’établit à 83bps sur les 9M2021 (vs 98bps l’an passé) mais il incorpore 35bps d’éléments particuliers « non-core » liés aux cessions de créances douteuses au T2 – projet Rockets- et futures et au durcissement des critères des encours classés Stage 2. Le taux de créances douteuses continue à reculer, à 5.8% (vs 6.2% au T2 et 7.8% fin 2020) grâce au projet Rockets notamment (titrisation des créances irrecouvrables), un niveau qui demeure supérieur aux principaux acteurs domestiques et la moyenne nationale (5.1% au T2). En tenant compte des cessions prévues, il devrait chuter à 5.3%.  Le taux de couverture est stable séquentiellement à 54% et en léger recul par rapport à 2020 (56%). Si ce niveau peut paraître modéré, il convient de rappeler que 65% des créances douteuses sont gagées par des actifs.  

Sur les 16.2Md€ d’encours initiaux bénéficiant de moratoires, 12Md€ avaient expiré fin septembre, avec un taux de défaut pour l’instant limité de 1%. Les encours résiduels sous moratoire atteignent 4.2Md€ (0.2Md€ particuliers et 4Md€ entreprises) et ont à 71% un risque faible ou moyen selon BPM. Ceux présentant un risque moyen-élevé à élevé (29% ou 1.2Md€) sont apparemment étroitement surveillés par la banque.

La liquidité demeure solide. Le groupe affiche fin au T3 2021 un ratio LCR de 209% (vs 216% au T2 et 191% en 2020). Il a bénéficié à l’instar de ses pairs, des opérations de TLTRO mais aussi de l’augmentation des dépôts. Les actifs non gagés, de 12.3Md€, représentent 6% du total de bilan (vs 16.5Md€ et 8% fin 2020), auxquels s’ajoutent notamment un surplus de dépôts à la BCE de 6.1Md€ en moyenne sur les 9M (et 8.3Md€ fin septembre) et d’autres facilités de dépôts au jour le jour à la BCE de 13.9Md€ en moyenne (19Md€ fin septembre). Les échéances de dettes placées auprès des institutionnels sont limitées : 0.65Md€ au T4, 3.75Md€ en 2022 et 1.9Md€ en 2023. En termes de financements, le groupe dispose d’une large base de dépôts qui représente les deux tiers de ses sources de financement et les financements BCE (37.5Md€) 19%, soit une contribution significative.

Les ratios de solvabilté progressent à nouveau sur le trimestre. Le ratio CET1 Fully Loaded passe  ainsi de 12.9% à 13.3%, grâce notamment à la génération des résultats nette des dividendes et coupons d’AT1 (+11bps) et à un impact positif sur les risques pondérés (+36bps) découlant notamment de l’amélioration des paramètres de risque. Le ratio CET1 phased-in s’établit à 14.5% (vs 14.1% au T1). La distance au seuil déclenchant la suspension des dividendes et des coupons d’AT1 (MDA Buffer) atteint 594bps (vs 539bps au T2, une distance qui demeure confortable.

La banque a aussi présenté son plan stratégique 2021-2024, assez prudent et réaliste, qui prévoit notamment de monter à 100% dans les sociétés communes de bancassurance (actuellement majoritairement détenues par Cattolica en non-vie et Covea en vie). 

actualités

Le directeur général de la banque italienne a indiqué qu’il...

Read More

La banque allemande a présenté son nouveau plan stratégique 2025,...

Read More

Moody’s a dégradé d’un cran les notes d’émetteur et senior...

Read More

La banque italienne a détaillé son exposition à la Russie...

Read More
Technip Energies: S&P dégrade la note d’un cran à BBB-