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Telecom Italia – Moody’s dégrade la note d’un cran à ‘Ba3’ avec une perspective négative

09 mars 2022 – rédigé par Alain LOPEZ

Moody’s a dégradé d’un cran les notes d’émetteur et senior unsecured de Telecom Italia, de « Ba2 » à « Ba3 », les perspectives associées à ces notations demeurant négatives. Cette dégradation fait suite (i) à la publication des résultats de Telecom Italia pour l’exercice 2021, qui ont montré une réduction significative de l’EBITDA organique de 21,9% au T4 (-9,6 % pour l’ensemble de l’année), en raison de la faiblesse des activités domestiques, partiellement compensée par la contribution régulière du Brésil, et (ii) à l’annonce du nouveau plan stratégique 2022-2024, qui prévoit une baisse supplémentaire de l’EBITDA d’au moins 10% en 2022, et une reprise par la suite, impliquant une croissance moyenne annuelle nulle sur la période 2021-2024.Les ratios de crédit de Telecom Italia se sont détériorés suite à la baisse de l’EBITDA qui, combinée aux investissements opérationnels élevés en cours, au paiement des fréquences mobiles, ainsi qu’à l’impact des coûts de restructuration, entraînera une augmentation du levier financier. Ainsi, le ratio « Dette nette/ EBITDA », tel qu’ajusté par Moody’s, augmenterait à 5,5x en 2022, contre 4,3x en 2021, selon les calculs préliminaires de l’agence. Ce levier financier net devrait progressivement retomber à 4,25x d’ici 2024, sous l’effet d’une reprise de l’EBITDA et d’une meilleure génération de cash flow.
 

Ce dernier inclut des provisions additionnelles de l’ordre de 100M€ liés la révision à la hausse des objectifs
de cessions de créances douteuses. En termes d’efficacité opérationnelle, le coefficient d’exploitation

La qualité des actifs poursuit son normalisation. Le coût du risque annualisé s’établit à 83bps sur les 9M2021 (vs 98bps l’an passé) mais il incorpore 35bps d’éléments particuliers « non-core » liés aux cessions de créances douteuses au T2 – projet Rockets- et futures et au durcissement des critères des encours classés Stage 2. Le taux de créances douteuses continue à reculer, à 5.8% (vs 6.2% au T2 et 7.8% fin 2020) grâce au projet Rockets notamment (titrisation des créances irrecouvrables), un niveau qui demeure supérieur aux principaux acteurs domestiques et la moyenne nationale (5.1% au T2). En tenant compte des cessions prévues, il devrait chuter à 5.3%.  Le taux de couverture est stable séquentiellement à 54% et en léger recul par rapport à 2020 (56%). Si ce niveau peut paraître modéré, il convient de rappeler que 65% des créances douteuses sont gagées par des actifs.

Sur les 16.2Md€ d’encours initiaux bénéficiant de moratoires, 12Md€ avaient expiré fin septembre, avec un taux de défaut pour l’instant limité de 1%. Les encours résiduels sous moratoire atteignent 4.2Md€ (0.2Md€ particuliers et 4Md€ entreprises) et ont à 71% un risque faible ou moyen selon BPM. Ceux présentant un risque moyen-élevé à élevé (29% ou 1.2Md€) sont apparemment étroitement surveillés par la banque.

La liquidité demeure solide. Le groupe affiche fin au T3 2021 un ratio LCR de 209% (vs 216% au T2 et 191% en 2020). Il a bénéficié à l’instar de ses pairs, des opérations de TLTRO mais aussi de l’augmentation des dépôts. Les actifs non gagés, de 12.3Md€, représentent 6% du total de bilan (vs 16.5Md€ et 8% fin 2020), auxquels s’ajoutent notamment un surplus de dépôts à la BCE de 6.1Md€ en moyenne sur les 9M (et 8.3Md€ fin septembre) et d’autres facilités de dépôts au jour le jour à la BCE de 13.9Md€ en moyenne (19Md€ fin septembre). Les échéances de dettes placées auprès des institutionnels sont limitées : 0.65Md€ au T4, 3.75Md€ en 2022 et 1.9Md€ en 2023. En termes de financements, le groupe dispose d’une large base de dépôts qui représente les deux tiers de ses sources de financement et les financements BCE (37.5Md€) 19%, soit une contribution significative.

Les ratios de solvabilté progressent à nouveau sur le trimestre. Le ratio CET1 Fully Loaded passe  ainsi de 12.9% à 13.3%, grâce notamment à la génération des résultats nette des dividendes et coupons d’AT1 (+11bps) et à un impact positif sur les risques pondérés (+36bps) découlant notamment de l’amélioration des paramètres de risque. Le ratio CET1 phased-in s’établit à 14.5% (vs 14.1% au T1). La distance au seuil déclenchant la suspension des dividendes et des coupons d’AT1 (MDA Buffer) atteint 594bps (vs 539bps au T2, une distance qui demeure confortable.

La banque a aussi présenté son plan stratégique 2021-2024, assez prudent et réaliste, qui prévoit notamment de monter à 100% dans les sociétés communes de bancassurance (actuellement majoritairement détenues par Cattolica en non-vie et Covea en vie).

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