Octo Finances

Unicredit estime l’impact maximal de son exposition à la
Russie à 200bps sur son ratio CET1.

10 mars 2022 – rédigé par Gilles DE BOURROUSSE

La banque italienne a détaillé son exposition à la Russie ainsi que l’impact maximal sur son ratio de solvabilité en cas de « worst case scenario ». Sa filiale Unicredit Bank Russia a des encours, autofinancés fin 2021, de 7.8Md€, des risques pondérés de 9.4Md€ et des fonds propres de 2.5Md€ (1.9Md€ nettes des opérations de couvertures de changes). L’exposition transfrontalière d’Unicredit à la Russie est de 4.5Md€, nette de garanties fournies par des agences de soutien à l’export non russes, soit 3Md€ d’actifs pondérés. L’exposition est presque entièrement auprès de multinationales russes et principalement en USD et EUR. Les contreparties concernées par les sanctions représentent mois de 5% du total de cette exposition. Enfin, Unicredit a une exposition en valeur de marchés sur ses dérivés vis-à-vis des banques russes qui s’élève à 300M€ (net du collatéral reçu). La perte maximale dans le cas où la valeur du rouble s’approcherait de zéro serait de l’ordre de 1Md€.

Ce dernier inclut des provisions additionnelles de l’ordre de 100M€ liés la révision à la hausse des objectifs
de cessions de créances douteuses. En termes d’efficacité opérationnelle, le coefficient d’exploitation

La qualité des actifs poursuit son normalisation. Le coût du risque annualisé s’établit à 83bps sur les 9M2021 (vs 98bps l’an passé) mais il incorpore 35bps d’éléments particuliers « non-core » liés aux cessions de créances douteuses au T2 – projet Rockets- et futures et au durcissement des critères des encours classés Stage 2. Le taux de créances douteuses continue à reculer, à 5.8% (vs 6.2% au T2 et 7.8% fin 2020) grâce au projet Rockets notamment (titrisation des créances irrecouvrables), un niveau qui demeure supérieur aux principaux acteurs domestiques et la moyenne nationale (5.1% au T2). En tenant compte des cessions prévues, il devrait chuter à 5.3%.  Le taux de couverture est stable séquentiellement à 54% et en léger recul par rapport à 2020 (56%). Si ce niveau peut paraître modéré, il convient de rappeler que 65% des créances douteuses sont gagées par des actifs.  

Sur les 16.2Md€ d’encours initiaux bénéficiant de moratoires, 12Md€ avaient expiré fin septembre, avec un taux de défaut pour l’instant limité de 1%. Les encours résiduels sous moratoire atteignent 4.2Md€ (0.2Md€ particuliers et 4Md€ entreprises) et ont à 71% un risque faible ou moyen selon BPM. Ceux présentant un risque moyen-élevé à élevé (29% ou 1.2Md€) sont apparemment étroitement surveillés par la banque.

La liquidité demeure solide. Le groupe affiche fin au T3 2021 un ratio LCR de 209% (vs 216% au T2 et 191% en 2020). Il a bénéficié à l’instar de ses pairs, des opérations de TLTRO mais aussi de l’augmentation des dépôts. Les actifs non gagés, de 12.3Md€, représentent 6% du total de bilan (vs 16.5Md€ et 8% fin 2020), auxquels s’ajoutent notamment un surplus de dépôts à la BCE de 6.1Md€ en moyenne sur les 9M (et 8.3Md€ fin septembre) et d’autres facilités de dépôts au jour le jour à la BCE de 13.9Md€ en moyenne (19Md€ fin septembre). Les échéances de dettes placées auprès des institutionnels sont limitées : 0.65Md€ au T4, 3.75Md€ en 2022 et 1.9Md€ en 2023. En termes de financements, le groupe dispose d’une large base de dépôts qui représente les deux tiers de ses sources de financement et les financements BCE (37.5Md€) 19%, soit une contribution significative.

Les ratios de solvabilté progressent à nouveau sur le trimestre. Le ratio CET1 Fully Loaded passe  ainsi de 12.9% à 13.3%, grâce notamment à la génération des résultats nette des dividendes et coupons d’AT1 (+11bps) et à un impact positif sur les risques pondérés (+36bps) découlant notamment de l’amélioration des paramètres de risque. Le ratio CET1 phased-in s’établit à 14.5% (vs 14.1% au T1). La distance au seuil déclenchant la suspension des dividendes et des coupons d’AT1 (MDA Buffer) atteint 594bps (vs 539bps au T2, une distance qui demeure confortable.

La banque a aussi présenté son plan stratégique 2021-2024, assez prudent et réaliste, qui prévoit notamment de monter à 100% dans les sociétés communes de bancassurance (actuellement majoritairement détenues par Cattolica en non-vie et Covea en vie). 

actualités

Le directeur général de la banque italienne a indiqué qu’il...

Read More

La banque allemande a présenté son nouveau plan stratégique 2025,...

Read More

Moody’s a dégradé d’un cran les notes d’émetteur et senior...

Read More

La banque italienne a détaillé son exposition à la Russie...

Read More
Unicredit estime l’impact maximal de son exposition à la Russie à 200bps sur son ratio CET1